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Jardiner c'est résister. performance. prairie permanente 45 m / 3 m.  2017.

« Jardiner c'est résister » est une performance de création d'un jardin éphémère.

La phrase est empruntée à Gilles Clément paysagiste reconnu, lui-même inspiré par le résistant Stéphane Hessel : "Créer, c'est résister. Résister, c'est créer"

Elle affirme avec force l'engagement politique qu'implique l'acte de jardinage, la relation que nous avons au paysage, au monde.

Également inventeur du « tiers paysage » et du « jardin en mouvement », Gilles Clément est entre autre l'inventeur de la notion du « jardin planétaire » ; nous vivons sur une planète, une sorte de jardin sans mur mais néanmoins fini : l'enclos planétaire, qui n'est autre que la biosphère, dans un monde spatialement limité, occupé par des jardiniers plus ou moins bons et responsables (l'humanité).

 

Laurent Viala inscrit cette phrase sur une prairie naturelle à flanc de colline. Les lettres sont taillées une à une, à la main, en utilisant la technique de « l'art topiaire », chère au jardin classique français du XVIIème siècle comme ceux de Le Nôtre (Versailles).

Mesurant deux mètres sur trois ces lettres composent un jardin monumental de 45 mètres de long, malgré tout discret, ce n'est qu'en s'approchant que le travail – colossal – se révèle. 

Le « coup de ciseau » de Laurent met en relief une inscription faite de fleurs sauvages et graminées déjà présentes dans le milieu, contrairement au jardin classique où l'on apporte des plantes de l'extérieur pour constituer le jardin. Il concilie la rigueur classique du jardin (artificiel) et la nature (sauvage), la monumentalité et la discrétion, joue sur la distance à l'oeuvre et le sens de son geste d'artiste paysagiste, lent, silencieux, persévérant. Bientôt, la nature aura repris sa pousse recouvrant ses droits…

L'herbe coupée pour faire apparaître « Jardiner c'est résister » constitue de la biomasse qui alimentera le potager en engrais vert et paillage pour nourrir le sol et limiter l'évaporation de l'eau.

Ce jardin éphémère durera jusqu’au fauchage du champ dont l’herbe sera transformée en foin.

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